François court et, alors qu’il arrive au tram, la porte se ferme. Il appuie tout de même sur le bouton, attend 2 à 3 secondes, la porte se rouvre et il grimpe dedans… À l’arrêt de l’Université, François observe un jeune étudiant qui court vers le tram à son tour ; de la même façon, la porte s’est fermée au moment où il appuie, et c’est alors que l’étudiant rebrousse chemin sans attendre, sans voir que la porte vient de s’ouvrir pour lui ni entendre une âme charitable lui dire qu’il peut monter… L’étudiant va s’asseoir sur son banc ; il attendra 10 minutes dans le froid…

Qu’est-ce qui fait que, pour une même situation, François et cet étudiant ont obtenu deux résultats radicalement opposés ?

La présence à ce qui est…

tram

Je dois tout de même vous préciser une chose. Cette scène se passe à Bruxelles. Ici, un peu comme au Québec, la relation avec le chauffeur de bus ou de tram est plutôt conviviale et il est fréquent qu’un chauffeur attende une personne qui court et qu’il ouvre à nouveau les portes pour la laisser monter. Les Parisiens qui lisent cet article auront sans doute plus d’éléments de compréhension… 😉

Pour en revenir à cette saynète, ce jeune étudiant n’est pas présent à ce qui est. Avec un casque sur les oreilles, il a pris le parti de se divertir, de se déconnecter de la réalité autour de lui. C’est un peu ce que j’évoque dans un article précédent ; la généralisation d’un comportement schizophrénique qui oscille entre la réalité et le monde virtuel – musique, jeux, chat, réseaux sociaux, etc.

La curiosité de ce qui est…

En plus d’être dans ce double monde, ce jeune homme ne se montre pas curieux de ce qui est, ni de ce qui peut se passer. Il a pris pour argent comptant une réalité où les portes se ferment devant lui et il l’accepte. Formaté / conditionné par un monde assez mécanique, il ne cherche plus à rouvrir ces portes ni à ce montrer curieux de ce qu’il peut déclencher par ses actes.

C’est un peu comme lorsque nous anticipons une situation difficile. Remplis d’a priori sur ce qui va se passer, nous imaginons le pire – notre cerveau est programmé pour cela – et oublions d’être curieux de la façon dont les choses pourraient se dérouler. Combien de fois n’avez-vous pas été agréablement surpris d’un dénouement facile et heureux alors que vous aviez imaginé une catastrophe ?

La réceptivité à ce qui est

Cet aspect de réceptivité au monde et à ce qui est me semble essentiel dès lors qu’un être humain s’implique dans la réalité qu’il vit. Nous pourrions avoir l’impression que tout est organisé, planifié, rythmé par les horaires des transports publics, les contraintes ménagères, les émissions de la télévision ou les grands événements de masse.

Service des Douanes de l Aeroport de Roissy CDGOui, tout nous donne à penser que c’est ainsi et de fait, dès que quelque chose ne tourne pas rond, nous rentrons facilement dans un stress de colère, un peu comme cet homme d’affaires croisé la semaine dernière à l’aéroport d’Orly, qui doit passer faire vérifier son bagage et râle parce qu’il a un avion à prendre ‘dans 10min’ et que je retrouve 30min plus tard tranquillement assis dans le lounge de la compagnie aérienne : « vous avez raté votre avion ? » « Non… » me répond-il un peu gêné…

Nous en arrivons à être exigeants à ce que tout se passe comme prévu ; tout incident, imprévu et retard devient insupportable. Les soupirs fusent, poussés par des personnes qui ne sont pas présentes, mais déjà ailleurs, à imaginer la suite, à anticiper le pire d’un futur qu’elles créent pourtant à chaque instant.

Nous devenons facilement victime : si cela ne se passe pas comme prévu et de la meilleure façon, c’est toujours de la faute de quelqu’un d’autre. Nous accusons et râlons tandis que la personne incriminée fait mine de rien ou se justifie. Tous les prétextes sont bons pour adopter de telles attitudes qui n’ont pour conséquence que de faire monter encore un peu plus de la frustration de part et d’autre.

Deux visions du monde radicalement opposées

Pour celui qui n’est ni présent ni réceptif à ce qui est, ni curieux de ce qui pourrait se passer, nous sommes dans un monde où tout doit être contrôlé, d’une part pour ne pas se faire attaquer et d’autre part, pour mieux se défendre, voire pour mieux attaquer. Dans ce monde, les avocats ont la part belle, les textes de loi jouent les médiateurs et l’aspect humain n’est guère pris en compte…

Dans ce monde difficile, il ne peut y avoir que des victimes et des bourreaux. Dans tous les domaines de la vie – relations parents enfants, relations de couples, relations amicales, relations commerciales ou relations professionnelles, nous jouons alors à des jeux de pouvoir ou chacun va faire ce qu’il peut pour manipuler l’autre, d’une façon ou d’une autre. L’enfant rebelle, le conjoint fusionnel, le parent intrusif, le patron directif ou l’employé absent ne sont que des rôles nécessaires, car envisagés comme la seule issue possible dans ce monde figé, en dehors de la fuite dans la drogue ou l’alcool.

Le changement fait peur. Peur de l’inconnue, de la nouveauté, peur de perdre des repères même si la réalité n’est pas celle que nous désirons, peur d’engendrer une situation pire que l’existante. Cette peur omniprésente et entretenue par bon nombre d’organisations nous maintient dans notre zone d’habitudes inconfortables. Hors de question de mettre un pied en dehors (dans la zone de progression) parce que nous pourrions, comme nos peurs nous poussent à l’imaginer, nous retrouver dans pire situation…

Quid d’une vision du monde dans la présence ?

presencePour celui qui est présent à ce qui est, tout ce qui se produit est une occasion d’expérimenter. Expérimenter le jeu de la vie, la richesse des relations, les émotions qui se déclenchent, les enseignements à en tirer. Chaque personne croisée est un être humain à part entière, peu importe sa religion, ses préférences sexuelles ou la couleur de sa peau.

Pour celui qui est réceptif à ce qui est, le hasard n’existe pas. Il y a des événements qui se succèdent ; ce sont les aléas de la vie à partir desquels des décisions se prennent, et ces décisions suppriment toute possibilité de hasard, puisqu’elles orientent la suite de notre vie.

Alors il y a des signes, des évidences, qui permettent à celui qui est réceptif d’adapter son chemin en fonction du courant de la vie. Nul besoin de remonter à contre-courant et d’y laisser toute son énergie ; nous avons tout à gagner à rester flexible et à nous adapter à ce qui est, ce qui sous-entend, bien entendu, d’avoir tout d’abord accepté ce qui est.

Pour celui qui est curieux de ce qui va arriver, tout n’est que surprise. Conscient du grand chaos évoqué par la physique quantique, le curieux sait que rien n’est programmé par avance et que tout peut arriver dans ce champ d’information où tout existe. Ne pas être curieux de voir si le chauffeur tram ouvre la porte, c’est se résigner à la routine, au traintrain quotidien et en même temps, se priver des cadeaux de la vie.

Une question qui fait généralement mouche

Combien d’occasions avez-vous laissé passer dans votre vie ?

–       Combien d’opportunités manquées parce que vous n’étiez pas présent à ce moment-là ? L’instant décisif où l’occasion se saisit, où la décision doit se prendre alors que vous êtes ailleurs, plongé dans une pensée orientée vers le passé ou vers le futur…

–       Combien d’opportunités manquées parce que vous ne les avez pas vues, tout simplement ? Difficile de répondre puisque ces opportunités n’ont pas été conscientisées pour la plupart, ou alors, à postériori…

–       Combien d’opportunités ratées parce que vous n’avez pas osé ? Englués dans votre zone de confort, les incertitudes, doutes et angoisses vous ont alors empêché de bondir, de vous affirmer. Pour ce qui me concerne, par exemple, mon ex-timidité avec les femmes m’a plusieurs fois poussé à m’insulter copieusement après ne pas avoir osé faire le pas…

–       Combien de conflits ou de situations difficiles avez-vous provoqués alors que vous étiez dans la rigidité, le refus et qu’il vous était impossible à ce moment-là d’envisager l’autre en face autrement que comme un adversaire ?

V.O.I.R. – se responsabiliser et aller à l’essentiel

formation_neuroquantisV comme VA VERS TOI – Au lieu de pointer l’index vers l’autre et de l’accuser de tous les maux, retournez-le délicatement et avec beaucoup d’amour vers vous-même. Soyez alors réceptif et curieux, totalement présent à ce qui se passe en vous et à l’extérieur de vous.

O comme OBSERVE-TOI – Observez non pas la situation, mais votre état par rapport à la situation. Si rien ne vous pousse à adhérer à la situation, qu’est-ce qui vous empêche de l’accepter ou du moins, d’accepter l’effet que produit sur vous la situation ?

I comme INVESTIGUER EN SOI – Quelles sont les importances qui vous projettent dans l’état où vous êtes ? Quelle est votre INTENTION par rapport à cette situation et surtout, par rapport à vous même ? Que vous dit votre INTUITION ?

R comme RELÂCHE, ACCEPTE – Que vous dit votre ressenti sur le RÉSULTAT engendré par la façon dont vous aurez appréhendé cette situation ? Est-il plus facile d’être en résistance ou au contraire, d’aller affronter le dragon pour passer à autre chose ?

Ce processus, élaboré avec mon ami et partenaire Samy Kallel, vous aide à accepter toute situation et par conséquent, à prendre les bonnes décisions, celles qui vous dirigent vers votre but, quel qu’il soit.

Un processus de co-création de la réalité

Ces quatre étapes sont à la base des ateliers NeuroQuantis que nous vous proposons. Nous en faisons le fondement de notre pédagogie parce que c’est en tournant le doigt vers nous-mêmes que nous devenons acteurs, metteurs en scène et scénaristes de notre réalité.

C’est ainsi que nous passons du statut de victime du monde qui nous entoure à celui d’instigateur de ce même monde. Ce faisant, nous pouvons y mettre du beau, de la couleur, du sourire, de la chaleur, de la générosité, de l’humanité. Et tout ce que nous apportons alors va constituer un environnement accueillant, doux et réconfortant.

Changer de réalité n’est possible que si nous décidons, chacun d’entre nous, de le faire. Changer de réalité n’est possible que si nous devenons présents, réceptifs et curieux du monde dans lequel nous vivons pour apporter notre contribution à un futur durable.

 

Alors, comment vous voyez-vous aujourd’hui ? Présent ? Totalement présent ?

Que décidez-vous maintenant de mettre en œuvre pour être le co-créateur conscient de votre réalité ?

Merci de me faire part de vos commentaires et ressentis ci-dessous ; j’aurai toujours un énorme plaisir à vous lire.

Olivier Masselot

www.oliviermasselot.com

www.neuroquantis.com


    5 replies to "Etre présent ou devenir zombie?"

    • Nicole

      Bonjour Olivier,

      Cet article à l’avantage de nous remettre face à soi-même.

      Pour répondre à ta question : Je me souviens d’une opportunité financière vraiment unique que j’ai laissé passer faute de manque de confiance en moi. Il m’avait été proposé de tenir une agence bancaire à Wavre, mais la peur de l’inconnu, la peur de ne pas être à la hauteur, le CA à faire sur la première année, engager 1 ou 2 employés, etc. ont été les freins que mon mental a utilisé pour ne pas me lancer.
      Je l’ai regretté fort longtemps 😉

      Heureusement que nous pouvons changé dans le présent notre demain pour ne plus être comme hier 😉

      Amicalement,
      Nicole

      PS: Je partage ton article sur ma page Facebook 😉

    • Ingrid

      Beaucoup de pistes intéressantes … J’ai pourtant l’impression que ce texte comporte qqs contradictions. Par exemple, il me semble que l’étudiant avait davantage « accepté » la porte fermée que François, et il est probable que ça l’arrangeait de rester 10 minutes de plus dans sa bulle.

      J’aimerais aussi partager mon ressenti par rapport à ce monde virtuel que bien des personnes mettent au pilori. C’est un monde vaste, riche et bien moins virtuel qu’on ne le pense. Et souvent plus riche émotionnellement, dans les échanges de points de vue, que ce qui n’est possible avec les personnes qui nous sont proches au quotidien et qui se font dévorer par leur to-do-list.

      Merci pour ce texte, que votre journée soit douce 🙂

      • Olivier Masselot

        François, c’était moi… et c’était la semaine du 21 janvier à Bruxelles et il neigeait… Croyez-moi, il avait tout à perdre 😉 Et oui, le monde virtuel est riche et le monde matériel a ses contraintes… Le moment ou le virtuel devient fuite est un déséquilibre. Merci de votre commentaire qui me permet ces éclairages 😉 Olivier

    • Christine Lenoir

      Bonjour à tous,
      En lisant cet article, cela me conforte dans l’idée qu’il faut écouter sa petite voix intérieure, faire place au petit signe qui nous dit de ne pas prendre cette route là ce jour là ou le rayon de soleil qui nous amène à aller faire un tour plutôt que de rester déjeuner au bureau. On peut expérimenter très souvent ces petites intuitions.
      A bientôt.

    • Lise

      Je me régale ^_^ merci Olivier . ! La joie qui émane de vos mots , peut importe la situation décrite , et votre manière de VOIR en regle  » générale  » ont cet effet d’appaisement et de légéreté qui manquent encore bien souvent dans nos réalités . Le meilleur pour tous 🙂 et bonne suite de chemin !
      Lise

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